En 2001, j'avais confiance dans les espérances apportées par la Gauche Plurielle. Participant, à l'époque, à la définition de la politique du parti politique qui véhiculait la philosophie et les espérances qui sont toujours les miennes : l'humanisme, la tolérance, la solidarité, l'universalisme, je me suis naturellement investie dans la vie publique de la commune où j'ai choisi de venir habiter. Les négociations entre les instances nationales ont abouti, avant que je n'arrive à Champagne-sur-Seine, à ce que ce soit un représentant du parti de J.P.Chevènement (le MDC) qui soit la tête de la liste. Les différentes forces composant la Gauche Plurielle alors au gouvernement lui apportant leur soutien. Je me suis donc inscrite tout naturellement dans cette démarche.

Rapidement, j'ai constaté qu'il était impossible de travailler avec une personne ne sachant ni déléguer, ni faire confiance à ces partenaires. Aussi, juste après la victoire, à quelques voies prêt, de notre liste commune, au second tour des Municipales de mars 2001, et après avoir été désignée par l'ensemble des membres du Conseil Municipal  Adjointe au Maire, chargée de la Culture, des Associations, des Sports et de l'Animation, pensant que j'étais autorisée à donner mon opinion, j'ai fait remarquer au nouveau Maire que je ne trouvais pas pertinent qu'il diminue la subvention accordée à l'amicale des jeunes Sapeurs Pompiers de Champagne. Il n'a pas souhaité écouter ma remarque et m'a retiré mes délégations puisque j'osais exprimer un avis différent du sien en réunion municipale puis m'abstenais de voter sur ce point en conseil municipal.

Je fus ainsi la première à subir ses méthodes faisant peu de place à l'initiative individuelle. Rapidement, des conflits sont apparus entre le Maire et l'adjoint aux travaux notamment, ce dernier ne parvenant pas à exprimer ses avis dans le domaine de ses délégations, le Maire voulant toujours imposer ses vues et ses considérations. Puis, d'autres personnes ont à leur tour été victime de ce type de comportement, encore récemment.

Constatant que le Conseil Municipal et les commissions n'étaient que des chambres d'enregistrement des décisions antérieurement prises seules par le Maire, des conseillers municipaux issus des trois listes représentées se sont réunis et ont accepté ma proposition de travailler ensemble à oeuvrer pour plus de démocratie et de transparence. Ensemble, nous avons fondé le journal « la Passerelle », qui nous permettait enfin de nous exprimer auprès des habitants de la commune puisque nos interventions au Conseil étaient inutiles et non reprises dans les compte-rendus et qu'il nous était interdit de nous exprimer dans le journal de propagande officiel de la commune.

Ce travail en commun a prouvé qu'il était possible de venir d'horizons différents, d'avoir des idées politiques nationales différentes et, malgré cela, de pouvoir travailler ensemble. Concrètement dans l'intérêt des habitants de notre commune : 16 éditions de La Passerelle ont été éditées, sans jamais dériver vers la politique nationale, bien que chacun soit maître de son vote et n'ai jamais caché ses préférences : y ont participé des membres cartés ou sympathisants de la majorité présidentielle, des Centristes, des Radicaux, des Socialistes, des personnes plutôt de Droite, des personnes plutôt de Gauche et des personnes sans appartenance politique marquée.

Après quelques démarches devant les tribunaux qui m'ont opposée, ainsi que d'autres personnes partisanes d'une vie démocratique dans notre commune, au premier édile communal, malgré les coups et parfois (trop souvent) les coups-bas, je suis toujours debout et je continue à me battre, dans le respect de mes valeurs fondamentales.

Aujourd'hui, arrive l'heure du bilan de la mandature : quelques unes de mes idées ont été appliquées par l'équipe en place, telles que la création d'un Service des Fêtes et Animations au sein des services communaux (idée reprise certe mais dénaturée) ou le lancement de l'étude du PLU pour remplacer le POS devenu obsolète... mais beaucoup de choses restent à construire ou même à reconstruire, à commencer par la vie sociale dans notre commune.

Aussi, pour relever ce défit important, toujours égale à moi-même, je propose : d'ouvrir la réflexion sur le devenir de notre ville à toutes les personnes désireuses de travailler ensemble, à toutes les personnes qui privilégient l'intérêt général à leur intérêt particulier et à toutes les personnes qui souhaitent s'impliquer dans la vie de la communauté, car il y a des bonnes idées dans toutes les têtes, quelles que soient les convictions de chacun(e)s pourvu qu'elles s'expriment dans une démarche d'ouverture d'esprit, de respect d'autrui, de démocratie et de défense de l'intérêt local.